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Le miroir brisé
19 juin 2015

Le commencement

Chapitre 1

 

La voiture roulait à bonne allure sur l'autoroute. Sur la banquette arrière, une jeune fille lisait un roman, tandis que son cadet dormait sur son épaule. La mère des enfant, assise sur le siège passager, se retourna vers sa fille et lui dit, pour la énième fois : -Tu vas voir, la vie en France sera géniale.

L'adolescente soupira intérieurement, et adressa une moue qui se voulait enthousiaste  : - Je sais, maman, je sais.

Évidemment, Junko gardait ses doutes pour elle. Elle ne voulait pas gâcher la joie de ses parents, qui voulaient venir vivre en France depuis tellement longtemps. Au début, cela avait été très difficile de se faire à l'idée : en quittant le Japon, elle disait au revoir pour toujours à ses amis, sa maison, son mode de vie... mais c'était surtout son petit frère, Ulrich qui avait beaucoup souffert de la décision de leurs parents. Junko ne comptait plus les nuits ou il était venu dormir dans son lit, suite à un cauchemars. Mais, malgré ça, la vielle citadine de la famille Kihusûu se dirigeait vers l'aéroport Haneda, où un avion direction Paris les attendait. Le portable de la jeune fille vibra sur sa cuisse et Junko lu le message envoyé par Keitaro, son ex-copain, avec qui elle avait cassé il y a quelque jours. Si il n'y avait pas eu de déménagement, jamais elle ne se serai séparée de lui. Elle l'aimait de toute son être, à la folie depuis 2 ans. 

"Ma Jun', mon amour, quand nous reverrons nous ? Tu me manque déjà. Toutes les parcelles de ton corps me manquent. Si seulement tu ne partais pas en France...mais j'ai réfléchis, ma Jun, j'ai réfléchis : si je mets assez d'argent de côté, je pourrais te rejoindre, tu m'attendrais ? Ma Jun je ne t'oublierai jamais, alors attends moi, je t'en prie."

Junko ne pu empêcher les larmes de couler. De grosses larmes, qui roulaient sur ses joues telles des brûlures. Elle savait que cela ne se réaliserai jamais. La famille de Keitaro était bien trop pauvre, si bien que ce dernier et ses frères devaient travailler au lieu d'aller à l'école. Il n'aurai jamais assez d'argent pour quitter le Japon, et quand bien même, sa famille avait trop besoin de lui. Mais son petit ami était un rêveur, un vrai. Et parfois les désillusions de la vie le frappait de plein fouet. Alors, doucement, patiemment, Junko ramassait les morceaux. Il est si fragile, pensa-t-elle, comment va-t-il faire, sans moi ? Sa mère s'aperçut alors du tourment de sa fille, et lui demanda, doucement : - Que se passe-t-il, ma Jun ?

-Rien, Maman, je suis juste triste de quitter mes amis...

-Oh, ma chérie, ne t'en fais pas, tu t'en feras d'autres ! Les français sont des gens charmants, tu verras !

-Oui, Maman, tu as raison.

-Bien. Je suis fière de toi, ma Jun'.

Le père de Junko et d'Ulrich, au volant, gardait le silence. Bien qu'il n'en paraisse rien, il était soucieux. Bien sûr, il était très heureux d'aller vivre en France. C'était un vieux rêve qu'il avait avec sa femme, et qui se concrétisait enfin ! Mais il avait peur de l'impact que cela aurai sur sa famille. Ulrich était terrorisé à l'idée de quitter le Japon, et il voyait bien que cela affectait aussi sa fille aînée, même si elle n'en laissait rien paraître. Parfois, il s'en voulait, de faire subir ça à ses enfants. Il lança un regard à sa fille depuis le rétroviseur, un regard qui voulais dire ne t'en fais pas, ça s'arrangera, je te le promets. Sa fille parut le voir, et hocha la tête. Non, elle n'allait pas se laisser abattre, il fallait qu'elle montre l'exemple à son frère. Elle ne répondit rien à Keitaro : elle lui aurai juste donné de faux espoirs, or il fallait qu'il comprenne que c'était fini, pour leur bien à tous les deux. Elle enfouit donc sa détresse au plus profond d'elle même.

-Réveille ton frère, Jun', on arriiiiive ! s'exclama Asami Kihusûu, surexitée.

-C'est pas la peine, Maman, tu l'as déjà fait ! répondit Ulrich, en se bouchant les oreilles.

-Bon, on se dépèche de sortir.

La famille sortit de la voiture et Ulrich s'accrocha à une des portières : - Je veux pas quitter la voiture, je veux pas quitter la maison, je veux pas quitter mes amis !

-Ulrich, Ulrich, calme toi, tu vas voir, notre nouvelle voiture ira plus beaucoup plus vite, pour t'emmener partout ! répondit Asami.

-M'en fiche !

A force d'explications, et de description détaillées, le petit garçon consentit enfin à suivre ses parents et sa soeur dans l'aéroport.

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